Je n’étais donc pas intimidé, mais ce mouvement social qui a projeté en ces lieux très politiques des représentants de la société défavorisée était pour moi un événement majeur. Et puis, il faut bien dire que notre arrivée faisait peur à certaines personnes, qui voyaient déjà les chars de l’Armée rouge sur les ChampsÉlysées ! Le congrès de Tours de 1920 marque la scission de la gauche française entre deux forces revendiquant la représentation du mouvement ouvrier : la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO et futur Parti socialiste) et la Section française de l’Internationale communiste (SFIC et futur Parti communiste). Quatre ministres communistes entrent au gouvernement de Pierre Mauroy. ANICET LE PORS. Nous venions de trente années marquées par l’après-guerre, la reconstruction, mais qui restent des années de croissance avec la domination d’une économie administrée et, en France, l’idée qu’il existait une solution nationale à la crise ; ce qui était à la fois une illusion mais également une affirmation volontariste et un a priori de rationalité qui, selon moi, garde toute sa valeur. Nous, nous ne l’avions pas surévalué parce que nous étions confrontés chaque jour à une bataille difficile et nous mesurions les limites. » Je l’ai interrompu pour rappeler ce que René Char a dit : « L’inaccompli bourdonne d’essentiels. En même temps, et très vite, il y a eu sous-estimation. Aujourd’hui, il faut rappeler les principes sur lesquels nous fondons notre démarche, formuler des propositions et inscrire ce que nous faisons dans une perspective qui est celle du XXIe siècle. En trois ans, ça en fait pas mal… Je me souviens, par exemple, de la convention SNCF de 1947 qui arrivait à son terme en 1982. Contrairement à ce que certains ont suggéré, on ne s’est pas vautré dans les fauteuils ministériels ! Gaston Defferre : Ministre d'État, ministre de l'intérieur et de la décentralisation. Même s’il est vrai que je les connaissais, ces palais, ayant travaillé comme fonctionnaire à la direction de la prévision au ministère de l’Économie et des Finances. Enfin, peut-être que tout cela tient à une faiblesse. Marx n’est pas qu’un penseur de l’anticapitalisme. Pour de multiples raisons et surtout si l’on souhaite éviter des polémiques rétrospectives, il n’est pas aisé de traiter des relations de François Mitterrand avec le Parti communiste. Mon premier titre professionnel a été le certificat de tourneur sur métaux et je n’oublierai jamais mon directeur de formation et mon moniteur. On me désigne même comme l’inventeur des ronds-points ! Il faudrait s’inscrire dans cette nouvelle nécessité de rêve prométhéen et d’action volontaire pour définir son destin. Le programme commun avait commencé avec Waldeck Rochet et quand il fut signé, une immense espérance est née dans le pays. Je ne regrette évidemment pas ce choix d’extension de la fonction publique fait à l’époque. Cela a été une nationalisation dont personne n’a parlé. La deuxième question est celle des institutions, nous ne pouvons plus imaginer aujourd’hui un rôle spécifique de la classe ouvrière et un rôle spécifique dévolu à une catégorie de la population. C’était un combat de solidarité nationale. La présidence pense mettre un place un plan de relance de l'investissement public et privé, réduire la durée du travail, inciter à la reconquête du marché intérieur, et réformer la fiscalité et la Sécurité sociale. Il est vrai que j’avais observé en Grande-Bretagne ce système très efficace pour fluidifier la circulation. C’est sans doute la raison pour laquelle le sujet a été relativement peu développé par les historiens pourtant nombreux à avoir étudié la période. Par rapport à l’analyse de la période et aux perspectives, je partage les conclusions d’Anicet et de Charles. » C’est dire qu’au moment du départ, en 1984, c’était cornélien. istres du Gouvernement de Jacques Chirac (1986-1988) sous la présidence de François Mitterrand (1981-1995) Édouard Balladur : Ministre d'État, Patron du RPR, Jacques Chirac peine d'abord à se faire entendre dans les premiers mois du mandat présidentiel de M. Mitterrand. Edwige Avice : Secrétaire d'État auprès du ministre de la défense, Jean Le Garrec : Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la fonction publique et des simplifications administratives, Georges Fillioud : Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé des techniques de la communication (jusqu'au 12 mars 1986), Henri Emmanuelli : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et du budget, chargé du budget, Catherine Lalumière : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie, des finances et du budget, chargé de la consommation (jusqu'au 7 décembre 1984), puis Secrétaire d'État auprès du ministre des relations extérieures, chargé des affaires européennes (à parir du 7 décembre 1984), Joseph Franceschi : Secrétaire d'État auprès du ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale, chargé des retraités et des personnes âgées, Georges Lemoine : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'intérieur et de la décentralisation, chargé des départements et territoires d'outre-mer, Jean Auroux : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'urbanisme, du logement et des transports, chargé des transports (jusqu'au 20 septembre 1985), puis Ministre de l'urbanisme, du logement et des transports (à partir du 20 septembre 1985), Charles Josselin : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'urbanisme, du logement et des transports, chargé des transports (à partir du 15 novembre 1985), Roger-Gérard Schwartzenberg : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, chargé des universités, Jean Gatel : Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de l'économie sociale, Jean Laurain : Secrétaire d'État auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et victimes de guerre, Martin Malvy : Secrétaire d'État auprès du ministre du redéploiement industriel et du commerce extérieur, chargé de l'énergie, Edmond Hervé : Secrétaire d'État auprès du ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale, chargé de la santé, Jean-Michel Baylet : Secrétaire d'État auprès du ministre des relations extérieures, Raymond Courrière : Secrétaire d'État auprès du ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale, chargé des rapatriés, René Souchon : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'agriculture, chargé de l'agriculture et de la forêt (jusqu'au 4 avril 1985), puis Ministre délégué auprès du ministre de l'agriculture, chargé de l'agriculture et de la forêt (à partir du 4 avril 1985), Haroun Tazieff : Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la prévention des risques naturels et technologiques majeurs, Roland Carraz : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'éducation nationale, chargé de l'enseignement technique et technologique, Guy Lengagne : Secrétaire d'État auprès du ministre de l'urbanisme, du logement et des transports, chargé de la mer, Jean-Marie Bockel : Secrétaire d'État auprès du ministre du commerce, de l'artisanat et du tourisme (jusqu'au 19 février 1986), puis Ministre du commerce, de l'artisanat et du tourisme (à partir du 19 février 1986), Voir la liste de tous les Premiers Ministres et leur Gouvernement sous la Vè République, Principale source : Site internet de l'Assemblée Nationale, © 2020 - www.sport-histoire.fr - Tous droits réservés -. ANICET LE PORS. Nous sommes donc montés tous les trois dans la même voiture et avons débarqué ainsi au pied des marches. En vérité, nous nous voyions, nous les ministres, de temps en temps, nous discutions entre nous, toujours très librement. Quant à la mythologie du « grand soir », elle existait encore un peu en 1981, mais surtout au sein de la droite, qui était en proie à la panique, plutôt qu’à gauche, où les gens, s’ils éprouvaient beaucoup de fierté, avaient bien conscience que ce serait difficile. Ce n’est pas à moi de juger si j’ai été un bon ministre, même si beaucoup me l’ont dit. Quatre hommes manquaient donc à ce premier Conseil des Ministres. Côté bilan, mes collaborateurs avaient préparé une brochure au sortir du gouvernement qui disait : « Une loi générale et une mesure nationale tous les deux jours ». JACK RALITE. Gouvernement Fabius (17 juillet 1984 - 20 mars 1986) : Résultats élections présidentielles en France. Le grand problème qui n’a pas été résolu et a valu un mécontentement grandissant, c’est la question de l’emploi et du chômage. Un mois plus tard, quatre ministres communistes sont nommés : … Le pré carré régalien est préservé. » Le responsable syndical répond : « On a déjà tellement de problèmes, on ne va pas s’ajouter celui-là. Mais j’ai, en tout cas, la satisfaction d’avoir su assumer de hautes responsabilités dans l’appareil d’État. L’histoire n’est pas un continuum, elle est faite d’événements. JACK RALITE. Gaston Defferre : Ministre d'État chargé du plan et de l'aménagement du territoire, Pierre Bérégovoy : Ministre de l'économie, des finances et du budget, Robert Badinter : Garde des sceaux, ministre de la justice (jusqu'au 19 février 1936), Claude Cheysson : Ministre des relations extérieures (jusqu'au 7 décembre 1984), Charles Hernu : Ministre de la défense (jusqu'au 20 décembre 1985), Pierre Joxe : Ministre de l'intérieur et de la décentralisation, Henri Nallet : Ministre de l'agriculture (à partir du 4 avril 1985), Michel Rocard : Ministre de l'agriculture (jusqu'au 4 avril 1985), Edith Cresson : Ministre du redéploiement industriel et du commerce extérieur, Jean-Pierre Chevènement : Ministre de l'éducation nationale, Georgina Dufoix : Ministre des affaires sociales et de la solidarité nationale, Paul Quilès : Ministre de l'urbanisme, du logement et des transports (jusqu'au 20 septembre 1985), puis Ministre de la défense (à partir du 20 septembre 1985), Michel Crépeau : Ministre du commerce, de l'artisanat et du tourisme (jusqu'au 19 février 1986), puis Garde des sceaux, ministre de la justice (à partir du 19 février 1986), Roland Dumas : Ministre des affaires européennes et porte-parole du Gouvernement (jusqu'au 7 décembre 1984), puis Ministre des relations extérieures (à partir du 7 décembre 1984), Michel Delebarre : Ministre du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle, Huguette Bouchardeau : Ministre de l'environnement, Hubert Curien : Ministre de la recherche et de la technologie, Jack Lang : Ministre délégué à la culture, Edgard Pisani : Ministre chargé de la Nouvelle-Calédonie (du 21 mai au 15 novembre 1985), Yvette Roudy : Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des droits de la femme, Alain Calmat : Ministre délégué à la jeunesse et aux sports, André Labarrère : Ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des relations avec le Parlement, Christian Nucci : Ministre délégué auprès du ministre des relations extérieures, chargé de la coopération et du développement. Quel rôle ont eu les ministres communistes dans le gouvernement ? Après la violence de ce que nous avons dû endurer, qui nous frappe encore et le monde entier avec nous, il ne faut pas « la jouer petit bras »... A la découverte d´une célèbre inconnue : Elsa Triolet. En bonne rigueur financière, j’ai proposé que ce concours de l’État soit transformé en participation au capital. CHARLES FITERMAN. Nous sommes restés très liés avec tous les membres du cabinet. La première leçon que je tire de cette expérience est qu’il est difficile de faire des réformes qui transforment un pays dans le sens du progrès humain. Finalement, nous avons accepté de rester dans le gouvernement sous l’autorité de Mauroy en essayant de nous battre pour que cette situation ne se traduise pas par l’arrêt des réformes, voire leur remise en cause. Cela a un peu nourri l’idée que tout était réglé, écrit, on s’était mis d’accord en haut et il n’y avait plus qu’à attendre que tout cela se réalise. C’était un défi à relever. Celle de la propriété, car je crois toujours que là où il y a propriété, il y a pouvoir, mais celle-ci ne doit pas être considérée, comme nous l’avons fait jusqu’à présent, comme un transfert juridique, il faut l’associer à une économie de besoins et à l’intervention des travailleurs. » Il est évident – et c’est peut-être la leçon la plus importante pour aujourd’hui – qu’on ne peut pas changer une société, même la faire évoluer, sans mise en mouvement de la société elle-même, sans appel à l’intervention politique la plus large. Avec 1981, ces tonnes de dévouement aboutissaient enfin. Nous sommes sommés de dire quelle est la démocratie institutionnelle que nous voulons. Si on y ajoute les entreprises publiques, on arrive à 6,2 millions de salariés couverts par des statuts et qui échappent à la loi du contrat. C’est un intellectuel, qui s’appelle Predrag Matvejevic, il a été professeur associé au Collège de France, il est venu à Aubervilliers faire un exposé sur le roman le Pont sur la Drina, d’Ivo Andric. Il faut faire avancer la démocratie sociale dans l’entreprise beaucoup plus loin qu’aujourd’hui. J’aimerais dire un mot de ceux avec qui j’ai travaillé et notamment de mon directeur de cabinet, Jacques Latrille. Et comme toutes les sociétés, sauf une, avaient des déficits abyssaux, elles se sont retrouvées publiques. Et ce n’est que lorsque j’ai été licencié de l’arsenal de Limoges, où j’étais manoeuvre, que j’ai suivi un stage à l’Afpa. Il siège à la gauche de François Mitterrand . J’ai pris comme directeur de cabinet René Bidouze, qui était l’ancien dirigeant des fonctionnaires CGT. Que vous a-t-elle apporté ? Je crois que le parti a occulté cette époque comme thème de réflexion. D’après le document que s’est procuré l’Humanité, le géant de l’intérim tient à jour... Quartiers populaires. Moins de 2,5 euros par semaine. Liste des ministres du Gouvernement de Pierre Mauroy (1981-1984) sous la présidence de François Mitterrand (1981-1995 Cette liste de femmes ministres françaises recense, (le socialiste Lionel Jospin recrée ce portefeuille entre 1997 et 2002 et François Hollande en 2012). Il conserve son poste jusqu’en mars 1993. Il y a eu une formule qui a connu un mauvais destin mais qui, je crois, est adaptée à notre sujet : le bilan globalement positif. Il met en œuvre le programme de François Mitterrand : Pierre Mauroy se félicitait d'avoir accompli 96 des 110 propositions du candidat Mitterrand. MARCEL RIGOUT. Si nous n’avions pas été là, il y avait le risque de voir l’entreprise sinon privatisée, du moins démantelée quelque peu. J’en ai créé un, ce qui a peut-être été mon plus dur combat, car, évidemment, certains ont dénoncé « l’arrivée des soviets » et « le pouvoir donné à la CGT ». Le sublime Mitterrand a pu tout se permettre. Sans doute pour ses qualités extraordinaires. C'est la première fois que la gauche arrive au pouvoir depuis la création de la Vème République. Dans des conditions très difficiles, que Charles a rappelées, nous sommes restés. Comme sur la psychiatrie, dont l’étape de Sotteville- lès-Rouen m’a profondément marqué, autour de l’abrogation de la fameuse loi de 1838 qui instituait une gestion immobile de la folie et le retranchement hors du monde des malades mentaux. Il demande une interruption de séance, nous nous retrouvons dans mon bureau et il m’annonce qu’il cesse les négociations et rend sa démission. C’était un fait sans précédent et ça l’est resté depuis. En tant que membre de la commission des Affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale, on recevait chaque année la Conférence des présidents d’université. Alors un jour, je me suis dit, il faut que j’en parle publiquement. Personnellement, cela était un choc, et je ne parle pas du fait de devenir ministre alors que je n’y pensais même pas un quart d’heure avant ! » Aussitôt, je saluais la politesse de l’assemblée, et j’ajoutais : « Vous ne pourriez pas avoir des excès de courtoisie ? Ces tentatives sont celles des lois Auroux, par exemple. Il n’y avait pas de lutte. Je voudrais d’abord remercier l’Humanité de cette invitation. » Le lendemain, à Aubervilliers, assemblée du bureau d’aide sociale, avec beaucoup de monde, des pauvres, qui me tiraient par la manche : « Surtout ne partez pas, pour que, au moins, on garde les petites choses que nous avons conquises avec vous. Ce fut un moment difficile, car François Mitterrand a hésité pendant deux semaines entre deux thèses : celle de Mauroy et Delors, qui l’incitaient à rester dans le serpent monétaire européen et donc accepter la pression et dans une certaine mesure s’y soumettre, et celle de Chevènement, qui proposait de sortir du système de liaison entre les monnaies européennes et en quelque sorte un repli sur l’Hexagone avec des risques considérables. Sans le dissocier de l’ensemble des mouvements sociaux et citoyens. Le numéro du PCF Charles Fiterman est à la table du conseil. Moi, j’ai répondu que j’avais pensé à mes parents. Ce type d’homme nous prend souvent pour des gens que l’on peut regarder de haut. Mais je pensais qu’il fallait s’inscrire dans ce mouvement, s’efforcer de l’influencer et de le mener le plus loin possible. C’est ce j’appelle l’appropriation sociale. En revanche, j’ai moins bien réussi sur le terrain des réformes administratives. Moi, je me suis trouvé à plusieurs reprises devant des gens, notamment des cheminots, des syndicalistes CGT, me disant : « On ne va pas bouger, faire grève, parce qu’on ne veut pas te gêner. J’avais donc approché un peu les questions du transport aérien. Je pense à une expérience récente. J’avais l’habitude de traduire les revendications de mon syndicat par des propositions de loi que les députés et sénateurs communistes relayaient. Plusieurs fois ministre sous la IV e République, adversaire en son temps du général de Gaulle, battu de justesse en 1974 par Valéry Giscard d'Estaing, le socialiste François Mitterrand est élu à l'Élysée le 10 mai 1981 et permet ainsi à la gauche d'accéder au pouvoir pour la première fois depuis la fondation de la V e République. Voilà la question qui s’est posée. JACK RALITE. Ce que je veux ajouter tout de suite, c’est que, effectivement, il y a eu, pendant un temps, survalorisation de ce qu’était le bilan de ce gouvernement. Dès le début, dans un ministère où la dimension sociale est évidente, j’ai demandé à tous les directeurs s’ils souhaitaient rester. Il fallait les rattraper. Une anecdote me revient lors de notre arrivée dans la cour de l’Élysée. Bien entendu, certains ayant exercé sous plusieurs présidents, on pourra les retrouver dans plusieurs articles. CHARLES FITERMAN. Depuis cette date, et tout au long du vingtième siècle, de nombreuses collaborations ont lieu entre ces forces politiques, ainsi que des tentatives de réuni… François Mitterrand et ses services n’ont pas cessé de combattre ce projet, qui s’est terminé sous la forme d’un décret croupion du 23 novembre 1983, qui a disparu depuis. À Trappes, on encaisse un mauvais coup de plus. Vous voyez, on est enfermé, on aime tellement l’histoire qu’on la bloque… Quand nous avons vu au gouvernement que ça commençait à ne plus aller, ça ne s’est pas fait d’une manière brutale : j’ai lu des comptes rendus de colloques sur la politique économique du deuxième gouvernement Mauroy, avec les anciens conseillers de Mitterrand. Autrement, nous aurions des retards d’avenir. On défendait les acquis, mais le problème, c’est qu’un acquis, c’est un mouvement, il bouge. Sans le dissocier de l’ensemble des mouvements sociaux et citoyens, Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité, tente ici une analyse du mouvement... Numéro spécial publié à l’occasion du 100e anniversaire du Parti communiste français,8,90€ - Format 20x26 - 124 pages - Dos carré collé. Avec le sentiment que c’était une sorte d’avènement social pour des gens comme nous, issus de milieux modestes et qui, d’un seul coup, se retrouvaient dans les palais de la République. Mais le communisme tel qu’il l’a envisagé... La pandémie de Covid-19 a fonctionné comme un puissant révélateur des fractures et des contradictions imposés par le capitalisme financiarisé au sens même du travail. J’ai failli prendre le train en jean ! Je suis avec les archivistes des Archives nationales en lutte en ce moment. Est-ce que la fonction d’engagement du Parti communiste aux côtés des luttes des travailleurs n’était pas mal identifiée, en tout cas refoulée par le parti lui-même ? Edition numérique du quotidien sur ordinateur et tablette, Tout le site humanite.fr accessible en illimité sur tous vos appareils connectés, Toutes les éditions papier + Magazine Humanité Dimanche + tout le site humanite.fr en illimité, L'édition papier du vendredi + le Magazine Humanité Dimanche + tout le site humanite.fr en illimité, 1981-1984: Pierre Mauroy à l'épreuve du pouvoir (document), Mort de Pierre Mauroy : « Il était un grand socialiste » (Pierre Laurent), Jack Ralite: "Pierre Mauroy était un homme bon ", Quartiers populaires. Je prends une deuxième coupe et me dirige vers le secrétaire du syndicat et je trinque. Or, la tendresse n’était pas la caractéristique des gouvernements auxquels nous succédions… Je me suis dit qu’enfin, le facteur humain allait être pris en compte par le sommet de l’appareil d’État. Sans faire preuve d’autosatisfaction, je pense avoir réussi, tout d’abord, à moderniser le statut des fonctionnaires de l’État, en y introduisant des notions qui étaient jusque-là purement jurisprudentielles (droit de grève, liberté d’opinion, droit de négociation pour les organisations syndicales). Féminisation du gouvernement. On a créé le holding Autoroutes de France, qui a permis à l’époque de faire des économies sur le budget de l’État et de les réinvestir pour développer certaines liaisons. Mais après, c’est le réel qui nous guide. Il est entré par la grande porte, tout seul. Ce qui implique une révolution démocratique, un nouvel âge de la démocratie, avec un changement profond des institutions, avec, sinon la suppression de l’élection du président de la République au suffrage universel, du moins un rééquilibrage des pouvoirs, avec des possibilités d’initiative des citoyens, une démocratie participative, qui concernerait d’abord les entreprises. Nationalisations, ministres communistes au gouvernement, dévaluations : l’arrivée au pouvoir de la gauche a créé un mouvement de panique dans les … Il faut beaucoup écouter. En tout, 345 textes de loi auront été votés sous l’égide de Pierre Mauroy, ce qui en fait le gouvernement le plus fécond de la Ve République. Nicole Questiaux : Ministre d'État, ministre de la solidarité nationale. Il y avait d’une part la propension du PS – à commencer par François Mitterrand – à accepter cette situation, à se soumettre en essayant d’y faire face par des mesures classiques dites de dévaluation et de rigueur et, d’autre part, la propension du PCF à s’installer dans l’opposition en défendant les acquis sans avancer de propositions nouvelles ou chercher des issues. Même si je n’en étais pas un spécialiste, j’étais donc très sensible à cette question de la formation professionnelle en arrivant à ce ministère. Gaston Defferre, qui est alors Maire de Marseille, refuse ce rival gênant. Cette période s’inscrit à la charnière de deux cycles trentenaires : le premier suivant la seconde guerre mondiale (croissance soutenue, intervention de l’État, inflation …) ; le second libéral… Et puis, j’ai commencé ma vie professionnelle au tram de Saint-Étienne… C’était peut-être un signe du destin, mais cela ne me qualifiait pas spécialement pour être ministre des Transports ! Guy Hermier était à Marseille le 10 mai 1981 et devait remonter à Paris retrouver ses camarades du bureau politique. Sans abandonner la critique lorsqu’elle était nécessaire. Avant, on fermait à 17 h 45, maintenant, à 16 h 15. Enfin, la charte de la santé, qui visait à rédiger un texte politique référentiel. Ce sont les quatre responsables communistes qui siégeaient jusqu’alors au Gouvernement, Messieurs Fiterman, Rigout, Ralite et Le Pors. Lorsque j’étais en charge du ministère du Travail, il y avait un conflit dur à Poissy avec le PDG de Peugeot, qui voulait licencier 3 000 personnes. Après sa sortie du gouvernement avec les trois autres ministres communistes (Charles Fiterman, Anicet Le Pors et Jack Ralite), il avait rompu avec la ligne de … Le 10 mai 1981, François Mitterrand est élu président de la République française. Je pense que nous sommes sur un terrain plus favorable au développement d’une pensée rationnelle quant à la conduite des affaires publiques et du destin des peuples. » À Aubervilliers, le soir du 10 mai, je n’ai pas vu, non plus, de lumières aux fenêtres des HLM… Les camarades sont rentrés chez eux. Sacré Tonton… Pour ne pas l’oublier car l’Histoire ne s’efface jamais ! Il y avait là une approche créatrice, qui n’a pas du tout été valorisée. Avec le ministère de la Santé, je suis ainsi passé de l’esprit au corps, ce qui fut passionnant. Chacun avait ses raisons, mais ni le Parti socialiste ni le Parti communiste n’ont pris en compte les changements intervenus dans la société et dans le monde. Or, il ne s’agit pas de faire les fanfarons mais d’être debout, à hauteur d’homme, c’est-à-dire digne. Mais je dois avouer que j’étais très partagé, entre le plaisir de représenter sur ces marches de l’Élysée les millions de gens qui nous avaient soutenus, la curiosité de pénétrer dans les arcanes de la direction de l’État et, en même temps, une véritable angoisse sur la meilleure manière de répondre à cette formidable attente. Pour l'anniversaire de ses 90 ans, revivez en récits et en photo l'incroyable histoire de la Fête de l'Humanité. Nationalisations, ministres communistes au gouvernement, dévaluations : l’arrivée au pouvoir de la gauche a créé un mouvement de panique dans les grandes entreprises et chez les notables de la finance. Je sortais de vingt-cinq ans de militantisme dans la Fonction publique, j’en connaissais bien le droit et les problèmes qui s’y posaient. Décès de Jack Ralite, ancien ministre communiste sous Mitterrand Jack Ralite est décédé à l'âge de 89 ans.